Samedi 10 juin, une douzaine de Phocaliennes et Phocaliens s’est retrouvée au local de Fontvieille, autour de Christian Ramade, pour une session de stage. L’objet de celui-ci était de mettre à profit les travaux de grands maîtres de la peinture pour comprendre le rôle fondamental de l’utilisation de la perspective, des couleurs et de la disposition de certains détails pour guider le regard dans l’image avec la sensation du relief, « pour retrouver l’original perdu, c’est-à-dire retrouver la troisième dimension, par tous les moyens » avait expliqué le photographe lors de la table ronde du 27 avril [NDLR : Voir article ICI].
Démonstration très convaincante a été faite…
… par l’intervenant de cette technique, avec le tableau d’Antonello da Messina – “Saint Jérôme dans son étude” (Voir illustration ci-contre) où à travers des fenêtres, dans le fond de la pièce, le regard est conduit sur des paysages verdoyants, quasiment à l’infini, mais encore reconnaissables.
Ont été également présentés des tableaux de Paul Delvaux dans lesquels l’œil est amené à découvrir des suggestions de ‘’sortie’’ par des ouvertures en arrière-plan – portes, escaliers… – et la présence de zone de lumière en fond de toile. Incontournable aussi a été la présentation de quelques toiles de Johannes Vermeer où Christian Ramade a mis en évidence les sources de lumière latérales – provenant de fenêtres et autres ouvertures – procurant ainsi un relief saisissant à la scène reproduite.
La présentation de quelques œuvres de Gustave Caillebotte, « le plus photographe de tous les peintres ! » a aussi été riche d’enseignement sur cette notion de perspective et ce cheminement de la lumière de l’intérieur d’une pièce vers le monde de l’extérieur (Illustration ci-contre : ‘’Jeune homme à la fenêtre’’).
D’autres exemples présentés, ainsi que de nombreuses réalisations personnelles de Christian Ramade – ponctuées d’innombrables anecdotes – ont eu pour but principal d’amener l’auditoire à cette recherche dans la composition, afin que le regard de la personne qui est face à l’image, progresse en profondeur et retrouve – grâce aux éléments que sont les lignes de fuite, l’alternance des couleurs chaudes et froides, la mise en évidence de points colorés (souvent proche du rouge) ou de détails subtils qui permettent d’envisager un prolongement imaginaire (ouverture, point de lumière, vision de l’extérieur vers le lointain, etc. …) – cette troisième dimension qui contribuera à donner de la profondeur qui n’existe pas sur une image contenue dans un espace à deux dimensions.
Après un indispensable intermède très convivial destiné à redonner à chacun l’énergie nécessaire mise à mal par la concentration du matin – autrement dit un déjeuner pris en salle – le maître de stage, avec beaucoup de tact, a ensuite consacré du temps sur les images proposées par les participants, les unes sur tirage papier et les autres projetées. Il en a détaillé les éléments positifs, les aspects moins significatifs et tous les participants ont accepté cette règle du jeu, comprenant qu’au final, c’est ce qui permet de progresser.
De toute évidence, cette journée a été très profitable à la réflexion de chacun, et il faut espérer que les productions prochaines seront à la hauteur des efforts déployés par Christian Ramade pour convaincre d’engager cette approche. « On attend donc pour voir, lors de nos futures séances, si nous pourrons contribuer à transmettre modestement ce qui nous a été démontré, afin d’en faire profiter le groupe ! » a déclaré le président Jean-Louis Amoroso qui incite chacun à faire ses propres investigations, à explorer la toile et à analyser les œuvres des peintres cités. « Certes ce sera sans le propos soutenu et pertinent de Christian » ajoute Jean-Louis Amoroso qui lui adresse pour conclure, « un grand merci pour la qualité de son propos intarissable et sa grande disponibilité ».
[NDLR : Rédigé sur la base du compte rendu établi par Jean-Louis Amoroso]
Quelques photos souvenirs…