MA.GNI.FI.QUE ! C’est le qualificatif qui s’est imposé à notre esprit en pénétrant vendredi 14 avril, à l’intérieur du Vieux Bassin pour assister au vernissage de l’exposition “Le Sacro Monte di Orta” proposée par l’association Allaudienne, Phocal, avec le soutien de la Fondation Regards de Provence et de la commune d’Allauch.
L’auteur, l’artiste, Christian Ramade, est à la fois Marseillais et photographe et lors d’un voyage en Italie, il a découvert le lac d’Orta et le village Orta San Giulio. Une promenade sur la colline qui surplombe le village l’a conduit, dans la forêt du Sacro Monte, jusqu’à un ensemble de 20 chapelles dont l’accès est interdit par des grilles. « Voilà de quoi faire ressurgir mes vieux démons photographiques : l’interdit et la transgression » a écrit l’artiste sur l’une des légendes semées le long de la visite.
En entrant…
… dans ce magnifique espace culturel fait de voutes en pierre et de murs immaculés qu’est le Vieux Bassin, comme le ressentit sans doute le photographe en pénétrant dans l’intimité des chapelles Piémontaises, ce qui interpelle, c’est la beauté et la colorimétrie des personnages qui ont été mis au service de la représentation de la vie de Saint François d’Assise. Face à nous, on est aspiré par un superbe diptyque représentant le Saint faisant un prêche au sultan Melek-el-Kamel. En se plaçant au cœur de la scène, au plus près des personnages, le photographe ramène une image puissante, dynamique, captivante.
Car ce que montre Christian Ramade dans cette exposition, ce sont les images capturées au cœur des chapelles, 20 en tout, consacrées à Saint-François d’Assise, de sa naissance (chapelle 1) à sa canonisation (Chapelle 20). Il est allé « à la rencontre des gens d’Orta » représentés en grandeur nature et faits de terre cuite polychrome datant du 16ème siècle « et dont les modèles furent souvent les villageois de l’époque ».
C’est fort et c’est beau ! MAGNIFICO !
Jean-Louis Amoroso : « Nous espérons continuer ainsi chaque année ! »
A l’heure des remerciements, Le Président de Phocal, Jean-Louis Amoroso (à droite sur la photo ci-contre), s’est dit très heureux d’accueillir les visiteurs de cette exposition en ce soir de vernissage [NDLR : Ils seront plus de 160] en remercie toute l’équipe de Phocal qui a œuvré. Il remercie le maire pour le retour de Phocal sur la commune d’Allauch [NDLR : Phocal avait dû un temps s’expatrier sur La Penne Sur Huveaune] et il rappelle l’imminence de la 31ème édition du salon photo qui se tiendra dimanche 23 avril. Il remercie enfin les équipes communales, les services techniques, le service communication « avec qui nous entretenons de très bonnes relations ».
Il raconte ensuite que la genèse de cette exposition prend sa source lors d’une réunion sur l’édition photo « ou comment éditer ses propres photos », animée par Christian Ramade l’an passé. « De fil en aiguille, puisque le livre était là, on s’est dit que c’était parfait avec le cadre et Christian a été assez rapidement acquis à l’idée de venir exposer ses œuvres » ; Puis d’ajouter : « Mais cela n’aurait pu se faire sans la collaboration, la participation, plus qu’amicale, de la Fondation Regards de Provence, dont nous regrettons l’absence de Pierre Dumon, son président, qui n’a pas pu nous rejoindre, étant à Amsterdam », et de conclure et, s’adressant à Lionel De Cala, le maire d’Allauch : « Merci d’accueillir cette exposition et nous espérons continuer ainsi chaque année ».
[NDLR : L’ouvrage « Les trésors cachés du Sacro Monte di Orta » est disponible à la vente dans la galerie. Dans un format 30 x 40 cm, il révèle près de 140 photographies remarquables de Christian Ramade – dont certaines panoramiques – commentées par le critique d’art, Jean Arrouye].
Lionel De Cala : « Que cette exposition en appelle d’autres ! »
Accompagné de Jacqueline Fabre, conseillère déléguée à la culture, à l’aménagement du pôle culturel de l’Usine électrique et aux cultes, et d’Andrée Collin, adjointe déléguée aux services et aux animations pour les séniors, le maire, Lionel De Cala, a espéré tout d’abord que cette exposition en appelle bien d’autres…
« 2022 a été une année particulière pour Allauch puisqu’elle a été à la fois celle de la réouverture du Vieux Bassin en tant que site d’exposition, après une période de réhabilitation qui a été assez longue [NDLR : Il a fallu 6 ans de travaux d’imperméabilisation], et celle du retour du club Phocal à Allauch, sur ses terres ».
Parlant du sujet de cette exposition, il déclare : « C’est un temple bien connu inscrit au Patrimoine Mondial de l’UNESCO et cette exposition permet d’en savoir plus, de comprendre l’histoire de ces vieilles chapelles… C’est une porte d’entrée hyper intéressante ».
[NDLR : Nous avons ouvert cette porte et c’est effectivement une histoire passionnante… Plus d’informations ICI].
Christian Ramade : « On a passé une semaine de folie »
Christian Ramade prend ensuite la parole ; Il félicite « notre ami Jean-Louis, adorable, toujours disponible et qui a toujours la patate » et dit avoir passé « une semaine de folie » dans la préparation de la scénographie de cette exposition. Il remercie ensuite la famille Dumon, c’est à dire la Fondation Regards de Provence qui a prêté quelques-uns des grands formats exposés.
Rien n’étant parfait en ce monde, il exprime néanmoins un regret : « Les 3 jours qui précèdent l’exposition devaient être réservés aux scolaires, mais cela n’a pas pu se faire, soi-disant parce que c’est religieux ! » et il s’insurge : « Alors là, si c’est religieux, on ne parle plus de Michel Ange, de Léonard de Vinci… ».
En quelques mots, il raconte l’histoire ayant conduit à cette exposition : « Le lac d’Orta est un petit lac peu connu, alors qu’au 19ème siècle, c’était le lac le plus prisé des romantiques. Au-dessus du village, il y a une colline et sur cette colline, il y a 20 chapelles. Ces chapelles ont été construites pendant 200 ans, de 1580 à 1780, et elles l’ont été parce que les protestants arrivaient en Italie » ; Et de poursuivre : « Toutes les chapelles sont fermées par des grilles, interdites au public ; Il m’a fallu 4 à 5 ans pour avoir une autorisation et quand je l’ai eue, je me suis aperçu qu’aucune chapelle n’était électrifiée. Donc, toute la difficulté de ces prises de vue a été de trouver des solutions mais grâce à l’ère du numérique, j’avais une connexion directe avec mon ordinateur et dans l’action, je voyais ce que j’avais fait » puis de conclure : « Ce travail aura duré une année ».
[NDLR : Des visites commentées par l’artiste sont prévues les samedis 22 et 29 avril et le dimanche 23 avril à 15h]
Pour se souvenir de cet instant…